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Page:Locke - Du gouvernement civil, 1795.djvu/84

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Du Gouvernement Civil,

bler un autre dans une possession qu’il cultive à la sueur de son visage. S’il le fait, il est manifeste qu’il convoite et usurpe un bien qui est entièrement dû aux peines et au travail d’autrui, et auquel il n’a nul droit ; sur-tout puisque ce qui reste sans possesseur et propriétaire, est aussi bon que ce qui est déjà approprié, et qu’il a en sa disposition beaucoup plus qu’il ne lui est nécessaire, et au-delà de ce dont il peut prendre soin.

XI. Il est vrai que pour ce qui regarde une terre qui est commune en Angleterre ou en quelque autre pays, où il y a quantité de gens, sous un même Gouvernement, parmi lesquels l’argent roule, et le commerce fleurit, personne ne peut s’en approprier et fermer de bornes aucune portion, sans le consentement de tous les membres de la société. La raison en est, que cette sorte de terre est laissée commune par accord, c’est-à-dire, par les loix du pays, lesquelles on est obligé d’observer. Cependant, bien que cette terre-là soit commune par rapport à quelques hommes qui forment un certain corps de société, il n’en est pas de même à l’égard de tout le genre-humain : cette terre doit être considérée comme une