Aller au contenu

Page:Londres - L’Âme qui vibre, 1908.djvu/105

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

SUR UN CARNET DE JEUNE FILLE

Voilà bien un désir de femme
De vouloir que j’écrive ici,
Pour que ce papier soit noirci,
Quelque vulgaire épithalame !

Croyez-vous donc, en vérité,
Qu’un poète ordonne à sa lyre
Comme une femme à son sourire,
Comme un prêtre à sa charité ?

Croyez-vous que l’on improvise
Un bout rimé comme l’on fait
De vagues travaux de crochet
Que l’on offre ensuite en surprise ?

Croyez-vous que, sur le moment,
Sans autre désir que le vôtre,
On peut dire au premier apôtre :
« Faites-moi donc un boniment ? »