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Page:Londres - L’Âme qui vibre, 1908.djvu/127

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L’ÂME QUI VIBRE


IV

La femme qui m’aimait ! Où donc est-elle maintenant ?
Où donc ? puisque mon ciel était une chimère.
Où donc est-elle, Dieu clément,
La femme qui vécut, pour moi, dans la misère
Et qui mourut à l’hôpital atrocement ?

N’est-il pas un pays où le bien fait sur terre
Soit rendu par centuple ainsi qu’on me l’a dit ?
Un pays en dehors de ton vieux paradis
Qui n’est qu’un beau mensonge entouré d’un mystère ?

S’il n’est pas ce pays où sa beauté fleurit,
Ce pays où le pauvre a sa part de jouissance,
Et que je vois comme un pays de récompense
Pour celui qui pleura plus souvent qu’il ne rit ;

S’il n’est pas ce pays de paix et de justice,
Si tous ceux qui s’en vont à jamais dans la mort
Ne doivent pas un jour faire escale en ton port
Pour la ville promise à leur dur sacrifice ;