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Page:Londres - L’Âme qui vibre, 1908.djvu/142

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L’ÂME QUI VIBRE


« Si je savais, vois-tu, qu’elle eût le sentiment
« De lui parler parfois de sa lointaine mère,
« Je sentirais mon cœur moins lourd assurément.

« Mais le jour de revanche est proche, je l’espère.
« N’est-ce pas qu’il viendra ce jour où nous aurons
« Entre nous deux l’enfant né sur notre calvaire ? »

Eh non ! ce jour ne viendra pas ! Ce : « nous aurons »
Me sonne en ce moment comme un glas aux oreilles,
Car jamais, maintenant, jamais nous ne pourrons,

Celle qui me parlait de lui pendant mes veilles,
Et moi sur qui le sort posa son doigt fatal,
Surveiller tous les deux notre enfant qui sommeille :

La maman étant morte un jour à l’hôpital.

Et par dessus les toits, et par dessus la ville,
L’horloge chaque jour me rappelle l’antan :
Et plus je suis troublé, plus l’horloge est tranquille,
L’horloge que rudoie et balance le temps.