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Page:Londres - L’Âme qui vibre, 1908.djvu/143

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X

J’AI REVU L’HÔPITAL

J’ai revu l’hôpital et c’était dans la nuit.
Je m’en allais tout seul promener mon ennui
Sans songer que par là ma maîtresse était morte.
J’allais, quand j’aperçus les globes de la porte.
Oh ! le frisson d’hiver, qu’en mon cœur tressaillant,
Fit courir, tout le long, l’aspect de ce mur blanc !
Oh ! ma douleur subitement ressuscitée !
Oh ! ma douleur, que mon âme avait abritée
Pendant dix mois, tant bien que mal, et qui venait
De refleurir, comme font les bourgeons en mai !

Les deux globes de feu répandant leur lumière,
Me montrèrent bientôt la maison tout entière.
C’est alors, qu’impudent, le souvenir tout nu
Se dressa comme une ombre et que j’ai tout revu.

D’abord, la salle froide à la porte vitrée
Où l’interne signa sa feuille de rentrée ;