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Page:Londres - L’Âme qui vibre, 1908.djvu/179

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II

À L’INTÉRIEUR D’UNE ANNÉE

C’est aujourd’hui que je dois vous écrire à part.
Ma lettre me fera sans doute coucher tard,
Car, lorsqu’on écrivant mon âme s’interroge,
Je ne regarde pas la marche de l’horloge.
Si je vous avertis, mère, c’est que je crains
Que mon cœur, une fois parti, n’ait plus de freins.
Donc, depuis que mon âme à vous s’est confessée,
La cendre du passé d’un an s’est entassée.
C’est ce mont que, ce soir, nous tenant par la main,
Nous allons parcourir sans guide et sans chemin.

Qu’avons-nous bien laissé sur ce mont là nous autres ?
De mon côté, je crois, comme d’ailleurs du vôtre,