Aller au contenu

Page:Londres - L’Âme qui vibre, 1908.djvu/79

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
69
EN ERRANT


Les quelques échelons gravis.
J’ai senti le mal fibre par fibre
Des chagrins auxquels je survis.
Ces chagrins nombreux et suivis
D’une âme qui vibre
Fibre par fibre.

Eh ! bien ! tant pis ! Puisque le bon temps est passé,
Dans un effort je ferai la nique au Passé,
Je ferai la nique aux cités, à la grand ville,
Tant que j’irai sous la clarté d’un ciel tranquille.
D’ailleurs, moi que l’on vit aussi grave qu’un veuf,
Je sens mon cœur plus jeune et mon esprit plus neuf.
Je crois comprendre, et ne me trompe point, peut-être,
Que mon cœur, ennuyé, vieilli, vient de renaître.
Le Temps parfois fait bien les choses. Je suis mieux :
Plus léger, plus enfant, moi qui semblais si vieux !

Je sens la fraîcheur sur ma joue,
Plus caressante qu’un baiser.
Le vent dans mes cheveux se joue
Du mal qu’ils ont à se lever
Mes cheveux que ce vent secoue.