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Page:Londres - Pêcheurs de perles, 1931.djvu/197

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Et il nous fit signe de boucler nos bagages.

Pourquoi cet homme-canon ne voulait-il nous conduire plus loin ? Caprice ? Prudence ? Avait-il une marchandise secrète à débarquer en chemin ? Je lui avais demandé de nous laisser au large de Bahrein. Cela ne l’eût guère détourné. De plus, il était cargo, ne refusant pas le fret ni sans doute toute autre affaire.

— Cent livres ! avait-il répondu.

— Les voilà ! Et je lui avais mis le matelas sur son bureau.

Non ! monsieur, non ! Et se déjugeant, il m’avait rendu l’argent.

On entendit la chaîne de l’ancre se dérouler. L’ancre tomba.

Doubai était devant nous, à quatre milles.

D’où vient ce nom de côte des Pirates ? Les mots eux-mêmes répondent. Avant 1913, le pays était en principe sous la domination des Turcs, mais les Turcs ne pouvaient y débarquer. À chacune de leurs tentatives, les Arabes de Doubai les rejetaient à la mer. Ibn Seoud les aida dans cette besogne. Depuis, les Anglais leur envoient des obus en guise d’ambassadeurs. Les pirates n’en gardent pas moins farouchement leur côte. Ils pensent qu’ils ont assez de poux, sans que nous leur apportions les nôtres.

Une galère rentrait à Doubai, voile ample,