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Page:Longin - Voyage a la Guadeloupe, 1848.djvu/126

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Le flux et le reflux de la mer ne sont pas sensibles sur le rivage des Antilles ; mais quelquefois l’Océan entre soudainement en fureur et passe de beaucoup ses limites ordinaires ; c’est alors qu’il dépose sur ces bords les richesses de ses abîmes, et c’est après ces sortes de convulsions que le curieux amant de la nature doit aller, le panier à la main, promener sur la plage humide ses pas solitaires.

Ces agitations, si funestes pour les vaisseaux qui se trouvent trop près des côtes, ou qui ont jeté l’ancre dans certaines rades, se nomment ras de marée ; ils sont produits par les gros vents et les ouragans qui ne désolent que trop souvent le vaste empire des tropiques ; c’est ordinairement pendant l’hivernage qu’ils sont le plus fréquents.

Ce rivage heureux n’offre pas seulement des objets de pure curiosité ; le bougot, la palourde, le vignot, l’huître, le lambis, le homard, le chardon, l’agaïa, sont, pour les tables créoles, des mets exquis.

Le vignot se prend sur les rochers, la palourde dans les marécages, l’agaïa sur le sable ; on plonge le bougot, le homard, le lambis, le chardon ; l’huître