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Page:Longin - Voyage a la Guadeloupe, 1848.djvu/127

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se détache du pied des arbres, principalement des mangles qui croissent sur le bord de la mer, on ne la trouve guère qu’à la baie Mahaud, au Petit-Bourg et dans les lieux voisins ; elle est d’un très-bon goût ; elle n’est point, à beaucoup près, aussi grosse que celle de Cancale, et sa forme est plus allongée ; il n’est pas rare de trouver des masses formées de vingt, trente huîtres qui se tiennent toutes.

Non loin du rivage, on pêche dans l’Océan d’excellents et de très-beaux poissons dont on fait une grande consommation dans la colonie. Le caïen, la carangue, le balaou, la pisquette ou titiri, le vivano, la grande gueule, la maman balaou, la bécune, l’œil de bœuf, le capitaine, la bointe, le thon, le tasard, le couliou, le kiakia, l’oreille noire, le cardinal, la bourse, l’arêcheu, la demoiselle, le goret, le barbatio ou bambatio, la tortue, le rouget, la vieille, la barbiane, la pargue, le brochet, l’orphie, la menille, sont les espèces les plus communes et les plus recherchées ; le balaou est, au sens de tous les étrangers, le plus léger et le plus délicat ; la plupart des créoles n’en veulent point convenir, et pourquoi ? parce que c’est, de toutes les espèces, celle la plus nombreuse. Il en est à la Guadeloupe du balaou comme des moules sur les côtes de la Normandie : parce qu’elles y sont à vil prix, certaines gens s’ima-