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Page:Longin - Voyage a la Guadeloupe, 1848.djvu/152

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sur le bord de la mer ne brûle pas bien, et, par cette raison, est moins estimé.

Quand cette plante a acquis le degré de maturité nécessaire, on l’arrache, on la met dans un lieu un peu humide, pour que la fermentation puisse s’y établir ; on roule ensuite les feuilles en carottes quand elles sont, comme on dit, entre vert et sec, et on les réduit en poudre très-fine par l’action d’un moulin que je n’ai pas vu et sur le mécanisme duquel je ne puis conséquemment rien dire. On voit pourtant, auprès de la Basse-Terre, un de ces établissements qui appartient à un M. Bazin. J’en ai vu de loin l’extérieur, et j’ai été presque étourdi par le bruit que fait cette mécanique ; mais, pour des raisons particulières, je ne me suis point fait introduire dans l’intérieur.

C’est principalement en cigares que les créoles consomment le plus de tabac. Il n’est pas un blanc, pas un noir, qui, presque à tous les moments du jour, n’ait le cigare à la bouche. C’est, pour l’habitant, un plaisir d’offrir, en sortant du festin, de bons cigares à ses convives. (On appelle habitants les blancs qui demeurent sur leurs propriétés rurales et qui s’occupent de culture.)

Ricin, palma christi. Cette plante est vivace