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Page:Longin - Voyage a la Guadeloupe, 1848.djvu/155

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l’ôte avec une cuiller ou un coui (moitié de calebasse), on le met dans un sac de toile d’un tissu bien serré, où on le laisse égouter durant vingt-quatre heures ; le bleu reste au fond du sac qu’on retourne, on l’en détache avec un couteau, et on le fait sécher au soleil en lui donnant différentes formes.

Quelquefois l’indigo reste suspendu dans l’eau, sans s’élever à la surface, et alors on ne peut le recueillir. Les nègres s’imaginent que cette mésaventure n’a lieu que parce qu’il entre, dans le lieu où se fait cette préparation, des femmes durant leur évacuation mensuelle ; beaucoup de blancs même sont assez simples pour partager cette opinion qui, à ce qu’il me semble, n’est qu’un préjugé. C’est probablement à la présence des sels que l’eau dissout en roulant sur certains terrains, qu’il faut attribuer cet effet, ou aux herbacées qui sont mêlées avec l’indigo quand en le coupe.

Le giroflier. Ce bel arbuste est encore peu cultivé à la Guadeloupe, M. Le Mercier, habitant et commandant du vieux fort, homme respectable sous beaucoup de rapports, est le premier et le seul qui jusqu’ici l’ait cultivé en grand, et pourtant, le gouvernement de Louis XVIII lui refusa la prime