Aller au contenu

Page:Longin - Voyage a la Guadeloupe, 1848.djvu/160

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 148 —

très-grandes et d’un beau vert foncé, donnent beaucoup d’ombrage ; il faut soigneusement sarcler ce précieux végétal quand il est jeune. C’est quand il a atteint cinq à six ans qu’ils commencent à porter des fruits ; celui de ce bel arbre est une calebasse allongée, creuse, traversée à l’intérieur, dans le sens de son plus grand axe, par un fort ligament autour duquel sont rangées des graines grosses à peu près comme des fèves de Soissons. Ces graines sont revêtues d’une pulpe blanchâtre, douce au goût. Les rats semblent faire leur délice de la pulpe et de la graine ; pour les avoir, ils percent la calebasse, qui pourtant est forte.

On ne cultive cet arbre que pour en avoir la graine dont on fait le chocolat. Quand elle est à maturité, la calebasse prend une belle couleur jaune ; alors on la cueille et on met les graines dans une cuve qu’on couvre de feuilles de séguine. La fermentation s’établit, la pulpe s’aigrit, se fond ; on agite de temps en temps ; les graines enfin se trouvent à nu au bout de huit à dix jours ; on les lave, on les fait sécher au soleil ; quand elles sont sèches, on les pile dans un mortier ; on en fait une pâte qu’on met en bâtons, voilà le chocolat que tout le monde connaît, et tel qu’on le vend dans la colonie ; il ne reste plus qu’à l’édulcorer.