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Page:Longin - Voyage a la Guadeloupe, 1848.djvu/164

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Quand ces racines ont été ainsi préparées, on les passe à l’ébichette, c’est-à-dire qu’on les met dans une espèce de tamis carré qui porte sur un baquet, et dont le fond est un treillis fait avec des écorces de bambou ou de roseau ; on les agite, et la farine passe par les trous de l’ébichette ; ce qui ne peut passer se nomme courelle ; ce sont des morceaux de la racine qui n’ont pas été assez finement râpés. Cette courelle se donne aux oiseaux de basse-cour. Il ne reste plus qu’à faire cuire la racine ; on la met alors, par petites parties, sur une platine en fer sous laquelle on entretient un feu à peu près égal ; on la remue continuellement avec un bout de planche emmanché en guise de râteau, jusqu’à ce qu’elle soit étourdie c’est-à-dire en grain. Cette farine est blanche ordinairement, mais elle prend une teinte gris cendré quand les diverses préparations auxquelles on la soumet ne sont pas bien ménagées.

La moussache est une fécule qui se dépose au fond de l’eau qui sort de la rapine râpée quand on la presse, et que j’ai dit contenir un poison. On décante, on lave bien cette fécule, on la laisse même tremper, comme on dit, pendant vingt-quatre heures ; on décante encore, et l’on fait sécher la moussache. Avec cette moussache, on