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Page:Longin - Voyage a la Guadeloupe, 1848.djvu/200

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drecourt, de Vermont, Roussel et autres n’eussent point eu la réputation de regorger d’argent, le sang n’aurait pas plus coulé là que partout ailleurs.

Au reste, malgré la précaution qu’ils eurent de se masquer et de faire égorger ou empoisonner, dans le fort Saint-Charles de la Basse-Terre, les malheureux noirs dont ils s’étaient servis, les auteurs de ces scènes sanglantes furent reconnus, et la mémoire des A…, des T. P……… et de beaucoup d’autres, sera toujours en exécration parmi les habitants.

Ce qu’il y a d’étonnant, c’est que depuis que la tranquillité est rétablie et surtout depuis le retour des Bourbons sur leur trône, les gouverneurs n’aient pas cherché à venger les noirs de cette atroce imputation, en sévissant contre les véritables coupables qu’on leur a fait connaître. Il y a quelque chose de plus surprenant encore, c’est qu’excepté un seul, au doigt duquel on avait reconnu une bague de Mme de Vermont et qui, peu de temps après le massacre, s’était retiré en France, tous ou presque tous jouirent dans la suite, ou jouissent encore des charges et des honneurs ! Sic se res humanæ habent !