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Page:Longin - Voyage a la Guadeloupe, 1848.djvu/215

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mystère pendant quelques instants, il m’avoua confidentiellement que c’était pour écarter les sorciers et les empoisonneurs, et afin que le diable n’entrât point chez eux.

Renverser son coui, brûler de la paille de bananier ou des cosses de pois d’angole, rêver des œufs, des patates, des ignames, sont autant de fâcheux présages.

On voit quelquefois parmi les nègres nouveaux, mais très-rarement, des anthropophages ; M. Marie Michaux en a eu un qui a failli manger un de ses enfants. Il y a quelques années, il disparut, sur une habitation de la Grande-Terre, quelques négrillons : on supposa qu’ils avaient été mangés par un nègre qu’on soupçonnait d’être anthropophage. On ne cite que quelques exemples de cette nature, épars dans un vaste espace de temps. Au reste, les autres nègres les abhorrent, les craignent et les fuient.

Chaque année, le jour de la Toussaint, ils font à leurs parents et à leurs amis défunts des honneurs qui ont quelque chose de bien attendrissant. Ils élèvent, dans le cimetière, une chapelle de feuillage. Au milieu de cette chapelle est un cata-