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Page:Longin - Voyage a la Guadeloupe, 1848.djvu/229

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Une hébichetto pour passer le manioc ;
Un balai.

Dans la chambre :

Deux planches posées sur deux roches, tenant lieu de bois de lit ;
Des feuilles de bananier servant de matelas ;
Deux moitiés de baril pour laver le manioc ;
Un caïambouk, calebasse percée par le haut, dans laquelle ils mettent leur farine ;
Enfin, un mauvais coffre en bois blanc, renfermant deux pantalons de grosse toile, trois mauvaises chemises, deux mouchoirs, un vieux chapeau et quelques cigares.

Que ces infortunés doivent être bien dédommagés de leurs peines et de leurs fatigues avec de semblables richesses ! Dans toute sa vie, un esclave ne peut quelquefois parvenir à se procurer un rasoir ; c’est avec des fragments de bouteille de verre qu’il est obligé de se raser… Et un esclave est moins malheureux qu’un paysan !

Les négresses qui allaitent, et qui ont d’ailleurs d’autres enfants en bas âge à soigner, ne sont pas, pour cela, exemptes du travail ; elles portent dans