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Page:Longin - Voyage a la Guadeloupe, 1848.djvu/245

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Cette odeur, plus ou moins forte, selon la teinte de la couleur, n’est pas la même chez tous. Les uns répandent une odeur ailliacée ; d’autres l’odeur de bouc ; ceux-ci l’odeur de cabrit ; ceux-là l’odeur d’aloès ; il y en a enfin qui exhalent la repoussante odeur du Kakerlaque. Ces odeurs ne se développent ordinairement que quand ils ont atteint l’âge de douze à treize ans. La colère ou toute autre forte passion en augmente singulièrement l’intensité et la rend insupportable.

Du langage ou patois créole.

Le blanc n’entendant pas mieux le langage du noir, que le noir celui du blanc, pour se comprendre, ils durent se faire réciproquement des concessions de mots et construire sur un mode nouveau. De ce mélange de mots plus ou moins altérés est sorti le patois créole.

Ce langage, dans la bouche des créoles blancs et des noirs, a beaucoup de douceur, quelquefois une sorte de grâce. La construction en est simple. L’expression fait souvent image. Il est assez rare qu’un étranger parvienne à le bien prononcer. Peut-être serait-il facile de le soumettre à quelques règles ; mais on ne l’a pas tenté.