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Page:Longin - Voyage a la Guadeloupe, 1848.djvu/260

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de la sueur, quelle qu’on soit la cause, est presque toujours mortelle, aussi bien pour les créoles que pour les étrangers ; et s’exposer au vent ou à la pluie, quand on a chaud, sans se donner de mouvement, cela suffit pour produire ce redoutable effet. C’est ce que l’on nomme dans les colonies un coup d’air.

La fièvre jaune, si justement redoutée, est quelquefois épidémique, mais n’atteint jamais que les étrangers. Les ravages en sont rapides et innombrables. Le germe ne s’en développe pas tous les ans. En 1816, elle moissonna presque tous les étrangers qui se trouvaient à Saint-Pierre de la Martinique et à la Pointe-à-Pitre. Depuis cette époque jusqu’en 1822, je n’ai pas ouï qu’elle ait été épidémique dans cette dernière ville. Elle n’est pas plus funeste ordinairement que cette fièvre ataxo-adynamique qui enlève tant de monde, puisque toutes deux produisent le même effet, la mort. Cependant, on la craint beaucoup plus, apparemment parce que la couleur jaune qu’elle imprime à la peau la fait regarder, par les médecins, comme le résultat d’une cause inconnue et comme une maladie contre laquelle on ne connaît pas de remède spécifique assez énergique ; et cette crainte, par l’action que le moral exerce sur le