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Page:Longin - Voyage a la Guadeloupe, 1848.djvu/288

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rompue ; vite je cours porter cette heureuse nouvelle à ma petite famille, que j’avais logée dans une cave. L’espérance renaît dans nos cœurs ; nous bénissons le ciel de nous avoir conservé la vie.

Dès que l’eau qui remplissait les rues fut écoulée, je sortis pour voir les dégâts que la ville avait éprouvés ; mais, ô Dieu ! quel spectacle offrit à mes yeux cette cité malheureuse ! Les rues n’étaient couvertes que de toits renversés et de débris de maisons écroulées ; d’arbres déracinés et de branches plus ou moins grosses que le vent avait apportées des hauteurs. Ici de petits enfants pleuraient une tendre mère ensevelie sous des ruines ; là, on entendait les cris perçants d’infortunés blessés qui sollicitaient du secours. Partout des désastres, des gémissements et des pleurs. Quatorze personnes de tuées, quarante de blessées ; quatre-vingt-huit maisons écroulées, deux cent vingt autres fortement endommagées, parmi lesquelles on compte l’hôpital neuf, le grand magasin de l’arsenal, la maison du génie, le palais de justice, le greffe, l’hôtel du gouvernement. Voilà à peu près quels furent les tristes résultats de ce terrible ouragan pour la ville. Les environs ne furent pas mieux traités.