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Page:Longin - Voyage a la Guadeloupe, 1848.djvu/289

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La pluie tombait avec tant de force et d’abondance, elle se brisait ; sur les toits avec une telle violence, que, du haut du morne Belle-Vue au Maraval, qui domine entièrement la ville, on n’apercevait pas une seule maison. Le vallon offrait l’aspect d’un lac d’écume.

Dans son débordement, la rivière aux Herbes avait emporté le pont de Versailles, près le chemin de Desmarais, et enlevé la digue qui conduit l’eau au réservoir d’où elle se distribue dans les canaux de la ville. Elle s’était élevée jusqu’à la clef du pont aux Herbes, et avait débordé devant le poste militaire, pour se rendre à la mer par l’ancien marché.

La mer n’était pas, à beaucoup près, aussi furieuse que je l’avais vue plusieurs fois dans des ras de marée. Cependant deux bateaux et une pirogue, qui se trouvaient en rade, sombrèrent. Quelques matelots se sauvèrent, les autres périrent.

Dans les campagnes, presque toutes les habitations et les manufactures qui se trouvaient sur la ligne du vent, furent plus ou moins endommagées. Partout les cotonniers, les cannes à sucre, les bananiers, le manioc, tous les vivres furent