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Page:Longin - Voyage a la Guadeloupe, 1848.djvu/290

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ravagés. Dans beaucoup d’endroits, les cafiers furent emportés. Partout on ne voyait que des arbres de toute grosseur renversés ou seulement penchés, mais dépouillés de leur feuillage et de leurs branches ; que des débris de cases à nègre transportés au loin dans les champs. Les torrents, grossis par la pluie, avaient roulé, avec une impétuosité extrême, des fragments énormes de roches, déraciné des arbres que, jusque-là, ils avaient respectés, inondé des campagnes au niveau desquelles leurs flots tumultueux ne s’étaient jamais élevés. Partout on ne voyait que ruine et dévastation.

Un de mes amis, habitant du Palmiste, plateau majestueux qui domine la sombre vallée du Dos d’Âne et les riches campagnes qui avoisinent la Basse-Terre, était dehors au moment où l’ouragan commença. Il m’a dit que tout à coup l’air fut rempli de paille, de feuilles, de branches d’arbre de diverses grosseurs, de planches, de débris de toits, et que jamais il n’avait vu d’image aussi affreuse.

Tout différent de ceux qu’on éprouve ordinairement, ce trop fameux ouragan suivit une ligne droite de l’est à l’ouest, et n’occupe qu’une très-