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Page:Longin - Voyage a la Guadeloupe, 1848.djvu/291

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petite largeur. Il passa par Marie-Galante, où il fit de grands dégâts, et ne ravagea bien que la partie méridionale de la Guadeloupe, depuis le Trou-Chien, à l’extrémité est du quartier des Trois-Rivières, jusqu’au quartier des habitants sous le vent de la Basse-Terre. Dans les hauteurs du Matouba, à deux lieues au nord de la ville, on n’en fut point atteint, M. le comte de Lardenoy, gouverneur de la colonie, y était alors avec toute sa suite, et il ne put croire la triste nouvelle des malheurs qu’avait essuyés la ville. Cet événement lui sembla si extraordinaire, qu’aussitôt il descendit pour se convaincre par ses yeux, et tendre une main secourable aux infortunés qui avaient souffert quelque perte. Les plus vieux habitants, blancs ou noirs, s’accordaient à dire qu’ils n’avaient jamais vu d’ouragan éclater avec tant de violence, qui, dans si peu de temps, eût causé tant de ravage et eût offert la singulière circonstance de se calmer tout à coup. Si cet ouragan eût duré une heure de plus, ou s’il eût varié dans sa direction, tout eût été indubitablement perdu, parce que tout était ébranlé de manière à céder à une seconde rafale.

Quelquefois un ouragan se fait sentir fort loin et occupe un très-vaste théâtre. En 1819, le 21