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Page:Longin - Voyage a la Guadeloupe, 1848.djvu/305

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esclaves, et la nécessité, d’après cet état de chose, de faciliter par toutes les voies possibles l’introduction des subsistances dans la colonie, et de soulager le planteur autant qu’il est en moi, en lui donnant la faculté de se procurer les comestibles qui lui sont nécessaires, par la réunion des moyens que le désastre dont il a été victime a pu lui laisser encore… Il a été résolu par moi que le port de Castries sera ouvert aux bâtiments de toute nation amie de la Grande-Bretagne, etc., etc. »

On pourra juger de la force du vent par quelques faits particuliers que j’ai recueillis, et dont je ne crains point de garantir la certitude d’après les preuves qu’on m’en a données à moi-même. Dans l’ouragan de 1740, qui ravagea entièrement la Guadeloupe, beaucoup de personnes perdirent la vie ; une seule maison des Trois-Rivières resta debout. Une habitante de ce quartier, dont j’ai perdu le nom, sortait de sa maison qui s’écroulait, emportant dans ses bras un jeune enfant : le vent lui enleva ce doux objet de sa tendresse et le lança à plus de quarante pas de là contre une branche d’acajou qu’il venait de rompre ; ce malheureux enfant y resta transpercé et y expira sans qu’on ait osé ou qu’on ait pu lui porter du secours.