Mme Belleville la mère, morte en 1821, âgée de plus de quatre-vingt-seize ans, qui se rappelait parfaitement l’horreur de ce jour, fut témoin de ce triste et douloureux événement.
À la baie Mahaud, chez MM. Berville, la fougue du vent et l’impétuosité de la mer poussèrent dans une pièce de cannes, à plus de soixante pas du rivage, mais sur un terrain presque horizontal, un brick tout chargé.
À la Cape-Terre, chez Mme de Ligny, mère de M. de Gondrecourt, qui m’a raconté le fait, un nègre fut emporté dans l’air, par le vent à une distance de plus de deux cents pas, et retomba sur la case à bagasses, parce qu’alors la rafale faiblit.
Dans le même ouragan, des platines à farine, qui étaient posées à plat dans la savane de Mme de Ligny, furent enlevées et transportées par le vent à plus de quatre cents pas du lieu où elles étaient.
Ces platines sont de fonte, de forme circulaire, ayant au moins trois pieds de diamètre et à peu près un pouce et demi d’épaisseur.
L’ouragan de 1796 ne le céda pas en force à celui de 1740, comme on va le voir par le fait suivant,