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Page:Longin - Voyage a la Guadeloupe, 1848.djvu/350

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hautes montagnes se dessinaient au loin sur son sombre azur, les étoiles qui peuplent son immensité brillaient encore du plus vif éclat, et l’atmosphère n’était agitée que par les ailes légères du zéphir. Je me prosternai devant cette voûte superbe qui révèle si hautement la puissance de l’Éternel, et mon cœur s’éleva avec mes pensées jusqu’au pied de son trône.

En attendant le lever du jour, j’interrogeai ma mémoire sur la vaste étendue de la création. Je voyais ces soleils se multiplier à l’infini dans le champ du télescope. Mon imagination errait délicieusement sur ces terres soumises à leur empire et que leur éloignement incommensurable dérobe à nos yeux. Si ces terres n’existaient point ou si elles n’étaient point habitées par des êtres sensibles, si la vie ne se manifestait à leur surface sous des modes quelconques, pourquoi, me demandais-je, ces innombrables foyers de lumière et probablement de chaleur ? Tous ces feux n’auraient-ils donc été allumés dans les immenses solitudes de l’espace, que pour éclairer notre repos ? La main toute-puissante du Créateur n’aurait-elle étalé un si pompeux spectacle qu’en faveur des mortels auxquels, momentanément, le sommeil refuserait ses douceurs ; ou pour consoler de la longue