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Page:Longin - Voyage a la Guadeloupe, 1848.djvu/352

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action ? Telles étaient les pensées qui occupaient mon esprit, quand l’aube vint me tirer d’une si douce rêverie.

Cependant, tout annonçait un beau jour ; je formai soudain le projet de le consacrer tout entier à l’une de ces excursions où, seul avec la nature, je goûtais ordinairement des plaisirs si délicieux. Le volcan que les habitants appellent Soufrière, me sembla mériter la préférence, et, pour cette fois, je crus pouvoir me passer de guide dans des lieux si souvent parcourus.

Je partis donc de la Basse-Terre avec quelques légères provisions, et suivi de mon fidèle Médor, qui ne manqua jamais à m’accompagner dans mes courses. Déjà j’avais franchi deux milles environ, quand, de ses rayons naissants, le soleil vint dorer la cime des montagnes. Je m’assis un moment au pied d’un acajou-pomme, moins pour me reposer que pour contempler la scène magnifique qui s’offrait à mes regards.

Non loin de moi, dans un lit tortueux, profond et déclive, se précipitait, à grand bruit, un torrent qu’on appelle rivière aux Herbes. Ses eaux, en se brisant contre d’énormes roches de lave antique,