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Page:Longin - Voyage a la Guadeloupe, 1848.djvu/353

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s’élevaient en blanchissante écume, puis, se réunissant, tombaient en cascade, ou s’étendaient en nappe.

De tous côtés, à diverses distances et sur des terrains plus ou moins élevés, se présentaient, sous des formes agréablement pittoresques, mille habitations qui semblaient être autant de hameaux. Les maisons de maître n’ont rien de comparable aux châteaux des anciens seigneurs de nos villages européens. La violence et la fréquence des tremblements de terre, la force redoutable des ouragans terribles qui ne ravagent que trop souvent ces belles et riches contrées, ne permettent pas à l’architecture de déployer ses magnificences sous le ciel brûlant des Antilles. Elles n’ont toutes que le rez-de-chaussée ; et la simplicité en plairait aux yeux, si l’on ne se rappelait que chacune d’elles est le séjour d’un tyran.

Tout près de ces demeures de l’oisiveté, de la mollesse et de la barbarie, sont plantés des cocotiers et d’autres palmiers dont les hautes tiges, droites, lisses et absolument nues, se terminent par de très-longues feuilles composées qui, retombant en panaches, forment de vastes et superbes parasols de verdure. Au-dessous de ces