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Page:Longin - Voyage a la Guadeloupe, 1848.djvu/354

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géants du règne végétal, se voient des massifs d’autres arbres fruitiers, tels que le manguier, le sapotiller, l’oranger, le bananier, le corossolier, l’avocatier, et c’était au milieu de ces élégants massifs que se laissaient apercevoir ces petits temples des divinités tropicales.

À quelque distance de la maison principale, on remarquait, d’un côté, les bâtiments servant d’usine ; de l’autre, un groupe de cabanes servant d’asile, durant quelques heures de la nuit, à ces êtres malheureux qu’un abominable commerce arracha à leur patrie, à leurs femmes, à leurs enfants, à leurs maris, à leurs pères, à leurs mères, pour en faire, sous le nom d’esclaves, les tristes victimes de quelques blancs tourmentés par l’amour désordonné des richesses et du luxe.

Les vallons, les collines, les plateaux, tous les lieux quasi romantiques qui séparent ces riantes habitations, étaient couverts de cotonniers, de cannes à sucre, de manioc, de cafiers ; et ces diverses productions, de nuances différentes, étaient agréablement coupées par des savanes plus ou moine étendues et toujours inclinées.

À ma gauche, mes regards plongeaient sur la ville que je venais de quitter, et sur la rade, dans