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Page:Longin - Voyage a la Guadeloupe, 1848.djvu/355

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laquelle s’efforçaient d’entrer plusieurs petits navires qui louvoyaient lentement, faute de vent, tandis qu’à quelques milles au large, un beau trois-mâts, sous ses basses voiles seulement y semblait faire bonne route. À ma droite, se développait la chaîne majestueuse des montagnes qui occupent l’intérieur de l’île, et que domine la Soufrière. Si ce n’était point la partie du tableau la plus animée, du moins c’était, pour le moment, la plus brillante. Les premiers feux du jour, allumés sur les sommets inégaux de cette chaîne, semblaient former un large feston d’or au-dessus des sombres bois qui revêtent le flanc des montagnes, et la fumée qui s’élevait du sein du volcan ressemblait à la flamme d’un énorme flambeau.

En faisant un demi-tour sur moi-même, mes regards se promenaient et sur le Matouba, quartier situé sur les hauteurs voisines des grands bois, et sur le vaste plateau du Palmiste, et sur la profonde vallée du Dos-d’Âne, et enfin sur le majestueux Wellmont. Le Matouba offre de riches habitations cafières ; au milieu d’elles se faisait remarquer un petit palais appelé Gouvernement, où les gouverneurs vont ordinairement passer la terrible saison de l’hivernage, parce que la température y étant beaucoup plus basse qu’à la ville, ils y sont