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Page:Longin - Voyage a la Guadeloupe, 1848.djvu/359

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que quelques traces légères qu’y laissent les chasseurs et qui ne sont marquées que par la mutilation des arbrisseaux épineux qui, presque partout, remplissent l’intervalle que laissent entre eux les grands végétaux. On n’y marche que sur des racines croisées dans tous les sens, et ces racines sont mises à nu par les pluies diluviales qui signalent la présence de l’hivernage. De distance en distance, on y voit des arbres énormes dépouillés de leurs branches, ou rompus ou déracinés, qui attestent le passage de ces ouragans terribles qui, presque tous les ans, viennent détruire les récoltes et ruiner les habitants. On trouve dans ces bois des eaux sulfureuses à divers degrés de température. Les sources d’eau froide et potable y sont plus rares. Cependant, le voyageur altéré y trouve facilement le moyen d’étancher sa soif. Parmi les diverses espèces de lianes que l’on rencontre fréquemment dans ces bois, il en est une appelée liane rouge, qui contient en abondance une eau fraîche et délicieuse. On la coupe ; on se met dans la bouche l’extrémité du bout supérieur, en même temps qu’on la coupe encore plus haut, et l’on sent couler un véritable nectar. Le ramier, la perdrix à croissant, l’agouti, et le diablotin, espèce de pétrel, sont à peu près les seuls animaux qui attirent les chasseurs dans ces hautes régions.