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Page:Longin - Voyage a la Guadeloupe, 1848.djvu/367

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abri jusqu’à la prochaine aurore. — Mais, Monsieur, c’est l’état où nous vous voyons !… vous êtes couvert de sang ! » En effet, les épines de la forêt m’avaient déchiré tout le corps, et mes vêtements étaient ensanglantés ; mais ces blessures n’étaient heureusement pas profondes. Je leur raconte mon aventure, leur étonnement cesse. Je me nomme : ils avaient entendu parler de moi. Je ne puis, sans être attendri, me rappeler l’empressement qu’ils mirent tous à m’être utile. D’abord on m’introduit dans un appartement très-propre et assez bien décoré ; là, on m’apporte de l’eau tiède et de l’eau de Cologne pour me laver, du linge pour changer et une vaste robe de chambre pour m’envelopper. Je revins dans la première pièce où m’attendaient mes hôtes et où déjà on avait improvisé un excellent souper.

Mais si je fus bien accueilli, mon pauvre Médor n’eut pas, à beaucoup près, le même avantage. À notre arrivée, le chien de la maison, qui n’avait certainement rien de la politesse et de la bonté de ses maîtres, s’était lancé sur lui avec une incroyable fureur, et l’aurait infailliblement étranglé, si l’on ne se fût hâté de le lui arracher d’entre les pattes.

Le bain que j’avais pris m’avait enlevé la moitié