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Page:Longin - Voyage a la Guadeloupe, 1848.djvu/97

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celui-ci fait dans un coui (moitié de calebasse) une sauce piquante avec du beurre, du jus de citron, du vinaigre et du piment ; celui—là, avec un fauconot[1], espèce de vase fait avec une feuille de séguine, et qui peut contenir deux ou trois pintes, va puiser de l’eau à une source voisine, tandis qu’un autre fabrique des gobelets avec des feuilles de différentes espèces.

On dresse le souper sur le gazon ; une pièce de bœuf salé, une morue salée, bien blanche et bien épaisse, quelques bouteilles de Médoc et de Madère, quelques flacons de rhum accompagnent les diablotins. On mange, on boit, on chante, on rit. Après ce joyeux repas, on se couche sur le lit de feuillage ou l’on reste à parler auprès d’un bon feu.

À trois heures du matin, tout le monde est sur pied ; le cri des diablotins commence à se faire entendre ; on couvre le feu, on éteint les flambeaux, et la seconde pipée commence. Vers cinq heures, quand tous les diablotins sont rentrés dans leurs trous, qu’on ne les entend plus voltiger dans les

  1. Rien de si simple que de faire un fauconot : on se met sur la tête une feuille de séguine, et pour qu’elle conserve la forme de la tête, on en roule les bords.