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Page:Lorrain, Jean - Sonyeuse, 1891.djvu/142

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en elle, c’est justement cette grâce un peu farouche de femme endolorie, ses regards qui disent non, et jusqu’à son silence même et tout ce que ce silence renferme d’incurable tristesse, de souffrances endurées, de chagrins de jadis supportés en secret.

Ce passé qu’elle ne m’a pas voulu dire et que je devine amer à la reconnaissance pâmée de certaines étreintes, et à l’humidité de certains regards, parfois tout remplis de tendresse, quand cette âme mûrée s’abandonne et veut bien se départir de sa menante froideur, ce passé, j’en suis jaloux et j’en suis heureux à la fois.

Je l’aimerais moins, je crois, si elle n’avait pas souffert, je l’aimerais moins si elle ne m’opposait cet inflexible silence !

Une Baudelaire aiguë, vas-tu me répondre… Beau masque, je connais ton mal.

Sois charmante et tais-toi, mon cœur que tout irrite,
Excepté la candeur de l’antique animal.


etc., etc., etc.

Non, c’est pis, car en analysant bien, j’ai décou-