Page:Lorrain, Jean - Sonyeuse, 1891.djvu/154

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On avait fait cercle autour d’eux : à quelques habits noirs qui s’interposaient déjà : « Mais, madame me connaît parfaitement, répondait avec un beau sang-froid mon ami peintre, nous sommes au numéro 34, nous avons pris la toge ensemble », et tranquille et gouailleur, les deux mains dans ses poches, il emboitait le pas au domino qui, maintenant pris entre deux rangs de curieux, ne pouvait plus avancer, s’embarrassait dans sa traîne, et confus, mal à l’aise sous ces regards cherchant à la dévisager, ne soufflait mot et baissait, baissait, baissait la tête, tandis que l’insupportable Inotey, toujours les mains dans ses poches, lui faisait la conduite en se dandinant à la Paulus et lui chantonnant dans le cou sur l’air de la scie trop connue cette affreuse variante de sa façon.

Mademoiselle, écoutez-moi donc !
Ça fait-y du mal quand on coupe la tête ?
Mademoiselle, écoutez-moi donc !
Ça fait-y du mal quand on n’a plus de tronc ?


Les badauds, croyant à une plaisanterie, s’étaient écartés. « Ohé l’éméché, chahutait un masque et