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Page:Lorrain, Jean - Sonyeuse, 1891.djvu/162

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m’intimait l’ordre de ne pas les suivre, quelqu’envie que j’en eus ; la curiosité, l’espoir de tout apprendre le lendemain de sa bouche me faisaient entrer dans la peau de ce rôle nouveau. Je demeurais immobile à ma place ; l’étrange domino prenait le bras d’Inotey, me jetait une brève inclinaison de tête au passage, puis, suivie de sa femme de chambre, s’enfonçait avec son cavalier dans la foule. Le quadrille venait de finir, une poussée de masques se faisait dans la salle, je les perdais presque aussitôt de vue ; sur l’estrade, l’orchestre entamait une mazurka. Pris de je ne sais quelle lubie, pour échapper peut-être à l’obsession de cette aventure impressionnante comme un cauchemar, j’avisais une femme et mettais à danser cette mazurka sur une mesure de valse ; je ne devais rien savoir de plus cette nuit-là.