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Page:Lorrain, Jean - Sonyeuse, 1891.djvu/206

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membre du Jockey, de l’Impérial et de l’Union propriétaire, il n’y a pas six mois, d’une écurie de courses qu’il vient de vendre, et, il n’y a pas six mois, responsable éditeur de Luce Lurcy Ville, du Gymnase, qu’il vient de quitter, est bel et bien en voie de s’épuiser et de s’éteindre à l’âge de vingt-huit ans, en pleine force de santé, sous l’influence d’un Égrégore.

— Un Égrégore, qu’est-ce que cela, bon Dieu ! Je connais de réputation le vampire, la goule, la lamie, l’incube et le succube, mais l’Égrégore m’échappe, je l’avoue à ma honte. Égrégore, la jolie rime, à Mandragore, est-ce que cela fleurit aussi sous les gibets !

— Pas tout à fait. Cela pousse ordinairement dans le terreau de cimetière, a sa racine au cœur d’un bon cercueil ; quant à la fleur, cela s’épanouit un peu partout en ce bas monde, au beau milieu de ce salon, par exemple, où nous en comptons deux.

— Deux Égrégores. Je cours prendre ma pelisse au vestiaire, je ne demeure pas ici une minute de plus. Non, le monde devient par trop dangereux.