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Page:Lorrain, Jean - Sonyeuse, 1891.djvu/247

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avaient vu qu’il portait des bas… des bas de soie noire comme un jésuite.

Alors ç’avait été fini du caprice de l’élégante jeune femme.

La baronne et lui en avaient bien ri depuis ensemble, René Vinci portait des bas.

Or, comme il passait justement devant l’hôtel des Flirtanheim, nonchalemment il leva et accrocha ses regards aux vitrages, bleuis de reflets de lune, de la serre en rotonde où se commit il y a un an cette présentation grotesque. Qui lui eût dit que trois mois plus tard il rencontrerait là, dans ce même hôtel Flirtanheim, à un bal costumé, celle qui fixerait son cœur, son cœur douloureux et meurtri, son cœur de psychologue saignant et infidèle, et le rangerait à la commune loi.

C’était en mars dernier, vers sept heures du matin, on sortait, et sous la marquise de l’hôtel la cohue des costumes et des masques éclatait, papillottante et chatoyante, nuances et couleurs, toute une palette, entre la double haie des palmiers et des eucalyptus et des rouges camélias. Rien de plus pittoresque et de plus parisien que cette sor-