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Page:Lorrain, Jean - Sonyeuse, 1891.djvu/88

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vous ne lui ressemblez pas, quel dommage… vous ne l’avez pas vu.

« Et madame d’Estreux, la jolie créature, et ce fat de Barnève. »

Et c’est tout un interrogatoire, fait tout de réticences et de réminiscences sur des noms inconnus qui ne sont rien pour moi, et qui sont le passé de cet homme et de mon père, leurs jeunesses et leurs amours ; car, s’il faut en croire les récits du docteur, mon père a jadis obtenu près des femmes de son temps tous les succès que son fils n’a pas connus auprès de celles du nôtre.

Enfin le docteur commence à s’occuper de moi, il daigne s’informer de ce que je fais ou compte faire dans la vie… Quand il apprend que je suis journaliste, sa perruque acajou a un beau soubresaut d’indignation tragique. « Journaliste, jour de Dieu… le fils d’Hector, journaliste. Thénice, qui l’eût crû ! »

Néanmoins quand il sait que je ne m’occupe pas de politique, la perruque acajou consent à se calmer. Mais c’est égal ; ce n’est pas le métier qu’il eût choisi pour le fils d’Hector… et ses