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Page:Lorrain, Jean - Sonyeuse, 1891.djvu/89

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hochements de tête m’en disent assez long. Non, décidément, je n’ai rien de mon père. Cependant l’admiration sincère que m’inspire son merveilleux jardin commence à l’attendrir, et quand je lui confie que son jardin, je Je décrirai dans une de mes nouvelles, dans une de mes historiettes d’amour, comme il le dit dans son jargon-romance dont j’enrage en secret et dont lui ne veut pas démordre, ses petits yeux ronds se fixent sur moi tout humides, et, me prenant la main :

« Après tout, vous êtes peut-être un bon jeune homme. Il n’y a pas que les canailles qui écrivent dans les feuilles ; puis vous m’avez séduit, mon jardin vous a plu. Venez, venez avec moi, je veux vous montrer quelque chose qui, j’en suis sur, vous plaira davantage. »

Ce quelque chose, qui devait me plaire davantage, demanda beaucoup de temps avant de m’être montré ; car il fallait aller chercher je ne sais où, au premier étage, où j’entendis d’en bas remuer un tas de meubles, d’abord un trousseau de clefs : ces clefs, il fallut les essayer une à une à la grande porte d’un appartement du rez-de-chaussée, porte