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Page:Lorrain, Jean - Sonyeuse, 1891.djvu/90

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gonflée d’humidité, qui ne s’ouvrit qu’après de longs efforts. Après la porte, il fallut en faire autant aux fenêtres et aux persiennes récalcitrantes, et je vis enfin ce qui devait me plaire davantage et qui, en effet, me plut infiniment.

Tout en boiseries blanches avec de minces filets verts d’eau et or, c’était un adorable petit salon Empire en rotonde, à trois fenêtres ; et ce qui lui donnait, dès le premier aspect, un grand air de luxe et d’élégance, au plafond en dôme, tout en hauteur… Les trois fenêtres aux rideaux de mousseline blanche et traînant jusqu’à terre, l’embrasse en satin jaune et retenue au mur par une tête de sphinx, s’ouvraient de plein-pied sur un perron Louis XVI, à la rampe en fer, conduisant au jardin… Les meubles en bois doré, de ce style roide et pourtant gracieux, qui tient moins aux beaux temps de l’Empire qu’aux dernières années du Consulat, étaient couverts d’un vieux satin vert pâle à rayures d’argent. Sur la cheminée étroite, en marbre blanc et franchement Empire, triomphait un grand vase de Sèvres, en pâte tendre, tout blanc, en forme d’urne grecque à colombes et à