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Page:Lorrain - Les fleurs poétiques, simples bluettes, 1890.djvu/186

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Les Fleurs poétiques.

Elle vit revenir nos guerriers intrépides
De leurs armes couverts.
Soudain elle pâlit ; ses lèvres sont livides ;
Ses longs cris de douleur font retentir les airs :
— « Ryno, mon bien-aimé ! Ryno ! s’écria-t-elle,
Ne reviendras-tu pas vers Pâmante fidèle ?… »

Nos regards abattus, aussi nos cœurs brisés,
Lui disaient que Ryno n’était plus ; que son ombre
Était montée au sein des nuages rosés ;
Qu’on entendait sa voix, comme un murmure sombre,
Sur les coteaux boisés.

— « Quoi ! le fils de Fingal mort dans la plaine verte !
Il était bien puissant le bras qui l’a détruit !
Et moi je reste, hélas ! pour déplorer sa perte !