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Page:Lorrain - Les fleurs poétiques, simples bluettes, 1890.djvu/187

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Poésies diverses.

Pourquoi ne suis-je morte en cette triste nuit ?…
Je ne resterai pas seule ainsi dans ce monde.
Ô vents ! qui soulevez mes cheveux longs et noirs,
Je ne répondrai plus, par ma plainte inféconde,
À vos gémissements qui troubleront mes soirs…
J’irai trouver Ryno pour dormir dans sa tombe…
Je ne te verrai plus, ô mon unique amour !
Revenir de la chasse à l’heure où la nuit tombe,
Tout brillant de jeunesse et beau comme le jour.
L’ombre de la nuit plane,
Entourant le héros bien-aimé de Minvane ;
Un silence de mort
Habite sous la terre avec Ryno qui dort !…
Où sont tes boucliers et ta lance brillante ?
Qu’as tu fait de ton glaive agile comme l’air ?
Ton arme était terrible, — elle était si vaillante !
Elle frappait soudain comme frappe l’éclair !
Mais, hélas ! j’aperçois tes armes entassées