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Page:Loti - L’Horreur allemande, 1918.djvu/116

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et ce si beau bleu de l’Adriatique alentour, et à l’horizon cette chaîne des Alpes Juliennes qui a trempé ses plus hautes pointes dans la neige.

Après avoir déjeuné là avec mes camarades de la Marine d’Italie, dans un ex-hôtel élégant pour baigneurs hongrois, je continue mon voyage en mouche-à-vapeur, pour aller voir les préparatifs guerriers de la lagune. D’innombrables canaux, naturels ou non, les uns navigables ou les autres pas, serpentent au milieu de broussailles ou de roseaux verts, et c’est aujourd’hui sous un soleil de plomb qui rappelle celui des « arroyo » de Cochinchine.

De ce côté comme sur le Carso, les Italiens ont fait un prodigieux effort.

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(Coupé par la censure italienne.)

Plus au Nord ensuite, c’est-à-dire plus près et plus directement en face de Trieste, la région toujours basse à laquelle nous arrivons devient très boisée ; de loin, elle doit avoir l’air inoffensif d’une forêt, mais elle est pleine de canonniers et de canons amenés en secret, qui s’y tiennent embusqués sous la verdure.