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Page:Loti - L’Horreur allemande, 1918.djvu/155

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mands d’Allemagne inspirent aujourd’hui à tout ce qui, dans le monde, a encore un cœur ou seulement une conscience. On plaint ce petit empereur Charles, obligé d’endosser la succession et les crimes du vieillard cruel qui, sur la fin de sa vie, a courbé l’Autriche aux pieds du Monstre de Berlin. Comme chez nous aussi, on a quelque sympathie pour cette jeune impératrice Zita qui s’efforce, avec un peu d’inexpérience peut-être, mais de tout cœur, d’amener la paix.

« Ils n’ont réussi à atteindre que des églises et des hôpitaux. » En effet. Voici d’abord cette belle église des Déchaussés, par où mon pèlerinage commence. La foule continue de venir s’y agenouiller en prière, mais une charpente de bois grossier remplace la voûte qui tomba pulvérisée, cette voûte où, comme on sait, le Tiepolo avait peint une des plus immenses fresques connues. L’église, il est vrai, était tout près de la gare, que l’ennemi cherchait peut-être à atteindre, et ce serait à la rigueur son excuse.

Mais comment l’excuser pour avoir criblé d’obus certain îlot où il n’y avait que des