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Page:Loti - L’Horreur allemande, 1918.djvu/196

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fallu s’arrêter pour nettoyer à la grenade les derniers terriers boches.

En présence de tels résultats obtenus sur ces « creutes », nous devons admirer la justesse presque merveilleuse de nos « tirs de destruction », exécutés de loin, sur des buts presque toujours invisibles, exécutés au jugé, grâce à de minutieux calculs, grâce à des observations aériennes, à des photographies prises en planant à des milliers de mètres de hauteur. Chacun de ces obus écrasants, devant quoi rien ne résiste, est arrivé, par-dessus les vallées et les bois, comme un lourd bolide qui aurait eu des yeux pour se conduire, et il a frappé juste au point qu’il fallait. Dire pourtant qu’il se trouve de pauvres petits parleurs à l’arrière pour contester le rôle des officiers d’état-major ! Qu’ils viennent donc regarder ces immenses cartes couvertes de chiffres, de lignes, de cônes, de cercles au crayon bleu, ou rouge, ou vert, sur lesquelles des intelligences claires et bien averties ont peiné des jours et des nuits pour régler d’avance les moindres détails du combat. Ils n’y comprendraient rien certes, les dits parleurs, mais tout de même cela leur