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Page:Loti - L’Horreur allemande, 1918.djvu/259

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fût-ce que par ses missions diplomatiques si fécondes en Espagne, au Canada, etc. La question est définitivement tranchée, je me suis retiré.

Voilà qui est net, et je n’ai, bien entendu, qu’à m’incliner en silence devant cette décision si noblement désintéressée ; cependant je la regrette, hélas !… À Dieu ne plaise que je me permette de porter un jugement sur les deux rivaux, mais la question me semblait plus élevée qu’un débat de générosité entre ces hommes transcendants ; leurs deux personnalités s’effaçaient à mes yeux devant le haut symbole représenté par l’homme qui est là devant moi : lui, c’est l’archevêque de Reims ! Or, ce titre, ce nom primaient tout. Le très petit honneur que l’Académie de France aurait pu lui offrir nous eût surtout honorés nous-mêmes, et de plus il aurait eu une signification grandiose à l’heure précise ou les barbares de Germanie brûlent sauvagement la cathédrale qui vit entrer Jeanne d’Arc. En outre, je suis convaincu que toute la France de l’arrière aurait acclamé notre décision, et j’ai aussi la certitude qu’à l’armée, au front, tous ceux qui passent des jours et