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Page:Loti - L’Horreur allemande, 1918.djvu/32

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de tomber. D’abord il y a des détachements de nos soldats couleur d’horizon, et il y a aussi quelques vieilles femmes, — toujours ces vieilles femmes des ruines, laissées là par les Boches comme choses de rebut, vieilles pauvresses ou vieilles bourgeoises, hâves, égarées, avec des regards de saintes ou de martyres. Et nos chers soldats bleus, qui étaient entrés ici il y a quelques jours avec de tels sursauts de fureur indignée, de tels élans de vengeance, se promènent à présent bien calmés, déjà prêts au pardon ; en voici même qui conduisent un groupe de prisonniers boches, et leur parlent presque en camarades… Dans notre France, nous sommes trop débonnaires !…

Je crois que c’est dans les quartiers modestes de la ville que le cœur se serre encore davantage : humbles petites installations soignées et proprettes, réalisées sans doute à force d’économies, et détruites en un jour, par l’ordre féroce du Monstre de Berlin !… Oh ! pauvres, pauvres gens !… Entre tant de milliers de détails, le long de ces rues, il en est, je ne sais pourquoi, qui plus que d’autres vous poursuivent. Ainsi je me rappelle, au