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Page:Loti - La troisième jeunesse de Madame Prune, 1905.djvu/116

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Au bout d’une demi-heure, personne. Au bout d’une heure, rien encore. Et j’ai envoyé aux informations, sur le quai.

Des policiers, — trop peu physionomistes, hélas ! — s’étaient opposés à l’embarquement de ces dames, malgré l’autorisation accordée la veille, croyant au départ d’une relève de pensionnaires pour certaines maisons de Shangaï ou de Singapour.

Madame Renoncule, paraît-il, toujours si maîtresse d’elle-même, avait reçu ce coup le front haut, et s’était contentée de ramener avec dignité mes belles-sœurs au logis.

Mais, à l’idée d’être prise pour l’une de ces hétaïres migratrices, qui ne craignent pas d’abandonner l’autel de leurs ancêtres pour aller vendre à l’étranger leur sourire, madame Prune s’était évanouie.