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Page:Loti - La troisième jeunesse de Madame Prune, 1905.djvu/211

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a été un des premiers éléments de séduction pour me faire revenir, plus encore que la paix de tout ce merveilleux cimetière, plus encore que la profondeur et l’étrangeté magnifique des lointains déployés alentour.

Quant à la mousmé dont l’attraction est venue se greffer par là-dessus, c’est un beau soir empourpré de décembre, au siècle dernier, que brusquement nous nous sommes trouvés face à face. J’errais seul dans la nécropole, à l’heure de cuivre rouge qui annonce le coucher du soleil d’automne, quand l’idée me prit d’escalader un mur, plus haut que les autres, pour pénétrer dans l’espèce de bocage qu’il semblait enclore de toutes parts.

Je tombai dans un ancien parc à l’abandon, aujourd’hui moitié jungle et moitié forêt, où une jeune fille, assise sur la mousse, l’air d’être chez elle, feuilletait un livre d’images représentant des dieux et des déesses dans les nuées.

Elle commença naturellement par rire (étant Japonaise et mousmé) avant de me demander : « Qui es-tu, d’où sors-tu, qui t’a permis de